« Nous nous battrons pour nos droits sociaux ! »
La Confédération paysanne a manifesté ce jeudi 17 octobre 2024 à Paris contre le budget proposé par le gouvernement de Michel Barnier en 2025, et en particulier le projet de loi de financement de la protection sociale des agriculteurs.
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La colère gronde dans les fermes et dans Paris, à l’heure où le projet de loi de finances et le budget général et de la sécurité sociale sont débattus à l’Assemblée nationale en commission des affaires sociales. « On est un groupe de jeunes actifs, de jeunes installés et de retraités venus pour exprimer nos revendications sur nos droits sociaux », lance Laurence Marandola, la porte-parole de la Confédération paysanne.
« Nous sommes toujours dans une situation absolument scandaleuse au regard de notre protection sociale, de nos droits en cas de maladie, d’accident du travail et de nos retraites », insiste-t-elle ce jeudi 17 octobre 2024 sur l’esplanade des Invalides. Initialement prévu devant l’Assemblée nationale, le rassemblement a été déplacé quelques rues plus loin à la suite d’une interdiction préfectorale.
Une liste pour la protection sociale
« Nous travaillons à perte en tant que paysans. On a un mal de chien à obtenir des prix qui couvrent nos coûts de production, notre rémunération et notre protection sociales. Par-dessus tout, ils nous interdisent de nous approcher de l’Assemblée nationale alors qu’ils débattent de nos vies dans l’Hémicycle », s’insurge Laurence Marandola.
Les syndicalistes proposent une liste de mesures visant à protéger et améliorer les conditions de vies des agriculteurs et « opérer un changement structurel de la protection sociale » :
- « Mettre un terme aux exonérations fiscales et sociales qui accélèrent l’industrialisation de l’agriculture au détriment de petites structures paysannes, de la transition agroécologique et des conditions de travail des paysans » ;
- « Le droit à un remplacement effectif pour attirer les nouvelles générations et soulager les producteurs en cas de maladies, d’accidents du travail, d’épuisement personnel, ou pour faciliter la garde d’enfants ». La Confédération paysanne réclame également une extension du crédit d’impôt au remplacement à tous les agriculteurs ainsi qu’une intégration de la problématique de remplacement aux cursus de formation ;
- Simplifier « l’accès au RSA pour les exploitations agricoles en grande situation de précarité ou sujettes aux crises sanitaires et/ou climatiques, couplée à une harmonisation des critères » ;
- « Une augmentation des minima des pensions agricoles, l’élargissement des critères d’accès pour les personnes retraitées et une indexation sur le Smic de toutes les pensions inférieures à celui-ci » ;
- « Renforcer la prévention en matière de santé en passant par la mise en place d’un “véritable arrêt de travail”, l’amélioration de la prise en charge et l’indemnisation des maladies professionnelles » ;
- « La non-prise en compte des « 25 meilleures années » dans le calcul des retraites des exploitants agricoles ». Elle demande « le maintien et l’amélioration du système de retraite par point avec des mécanismes de solidarité interne ». Cela se traduirait par « un barème d’attribution des droits pour inciter ceux qui ont en ont les moyens, de cotiser davantage pour augmenter leur pension ».
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